• Aujourd'hui, pour faire pleurer dans les chaumières, on fait appel aux pétasses-pop, des filles débridées, fausses blondes, au visage refait alors qu'elles sont encore mineures, et ça chante ou ça geint sur des clips où viennent figurer un rappeur qui fait, yo heinhein ! On travaille sur l'aspect et on délaisse la composition. ça donne en général des merdes comme ça :

    http://www.youtube.com/watch?v=J2FoIhITryg&feature=related

    Cela deviendra sûrement un mp3 pompé illégalement, écouté 3 fois en un an et jeté dans la corbeille pour gagner de la place.

    Autrefois, le public était bien plus exigeant et attendait une prestation sensationnelle. Les majors recherchaient la perle rare, capable de chanter sur des octaves peu accessibles.

    Allez hop ! Remontons 38 ans en arrière !

    En 1972, le Japon récompense Chiaki Naomi en lui accordant le grand prix des Records Awards. Elle interprète une ballade d'une très grande tristesse évoquant la mort d'un proche. Là, y a plus aucune pétasse pour faire un cover de ce titre.

    Ci-dessous, Tasogareno bigin. La berceuse idéale pour mes enfants....

    ...si j'avais eu des enfants.

    Sa discographie comprend un grand nombre de reprises. "Yagirino watashi" de Hosokawa Takashi est assez célèbre, mais j'ai plutôt retenu cette reprise de "koino dorei" d'Okumura Chiyo, mettant en valeur la fluidité et la douceur de la voix de Chiaki Naomi.

     

     

    Si après ça, vous préférez écouter Nishino Kana, je vous souhaite une mobilisation rapide pour le front de l'Est.

     

     


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  • Retour 40 ans en arrière. L'industrie du disque nippon est en plein boom, les records de ventes de singles sont battus tous les mois, de grandes stars apparaissent et vont laisser une empreinte indélébile sur la chanson japonaise.

    A ce moment là, c'est la déconfiture pour les groupes sounds, sorte de copybands de groupes anglo-saxons. Ils faisaient mine de symboliser l'esprit rebelle des jeunes, et effectivement les autorités n'appréciaient guère les mouvements de foules fanatiques qui s'agitaient lors de leur concert, mais le concept était bien abîmé par une logique de pognon : de rebelles, ils en avaient perdu l'essence. Sur le fond, ils faisaient partie du système et les jeunes commençaient à se lasser. Le folk japonais lui, avait beau être du pompage de Bob Dylan à la base, il attirait des artistes plus inspirés, plus brillants, plus courageux et surtout, carrément engagés à des années lumière de ce qui se fait chez AVEX de nos jours. je cite : wow wow wow, tu me manques, tu me manques, je veux te voir, je ne vois que toi, wow wow wow..... voilà la soupe fade dont on nous gave au Japon tous les jours.

    Bref, il y a 40 ans, ce n'était pas la surconsommation de mp3 bourrins, blindés de samples et de putes dansant à moitié nues, sur des paroles stupides. On se posait des questions sur des problèmes de société et il y avait des attentes quant à la performance vocale.

    Par exemple, il y avait en 72 "kasaganai" d'Inoue Yôsui. Alors que le Japon est au top de sa forme grace à ses exportations et que le plein emploi et la surconsommation sont d'actualité, il compose cette complainte sur l'augmentation du suicide des jeunes ; une question taboue qui gêne encore une société qui ne juge que par la réussite sociale.

    Le titre lui-même joue sur les mots : "je n'ai pas de parapluie" Effectivement, il se plaint de ne pas avoir de parapluie alors qu'il pleut, mais en fait, on peut imaginer une autre lecture. Alors que le pays vit dans le clientélisme et les clans par opportunisme, il affiche ses couleurs : je n'ai pas de parapluie (pas d'affiliation politique).

    Impossible de vendre un tel disque au Japon de nos jours.

     

    Tout n'était pas forcément engagé dans le folk, mais ils n'avaient pas besoin de station de mixage pour faire une ballade poignante.

    Il y a des titres folk qui restent 38 ans après toujours sans relève.

    Ecoutez par exemple "kaeranai futari" co-écrit avec feu Imawano Kiyoshiro en 1973.

    En 1973, Inoue Yôsui sort un album qui pulvérisera les records de ventes d'album sur l'archipel : kôri no sekai (un monde de glace). Un album avec du bon et du moins bon, mais dont tout le monde se souvient de nos jours.

    L'album contient entre autres "kokoro moyô"

    On y trouve aussi "shiroi ichinichi", dont je vous mets la version d'Ogura Kei (celui qui a écrit les paroles). Ce directeur de banque est très loin du profil de chanteur et serait refusé au casting de nos jours, mais sa voix coulante et ses compositions font de lui un demi dieu de la musique au Japon (il a composé pour Misora Hibari, c'est pas donné à tout le monde).

    et enfin, le fameux kôri no sekai, un titre que je trouve un peu fade, simple, mais tellement plus efficace que n'importe quelle daube sonore de Johnny's.

    Trouvez-moi un seul album de Hamasaki Ayumi dont on se souviendra dans 40 ans !!!!

     

     


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  • Pourquoi faire simple et concis alors qu'on peut faire des noms de groupes-crew-collabos qui s'écrivent sur deux lignes en majuscules avec des noms sans queue ni tête ! Le rap maîtrise dans ce domaine. Tout le budget est passé dans le nom du groupe. Cela se ressent sur le single puisque de l'intro au refrain, c'est le même sample répété en boucle. Quand on pense qu'après, ils se foutent de la gueule de la techno.

    Le plus drôle dans ce clip, c'est de voir les mouvements des types qui bougent comme des afro-américains. dans le même temps, les Japonais ne veulent surtout pas voir débarquer de noirs dans leur ville.

    Verdict du Tribunal : la relaxe des accusés. Le Tribunal n'a pas de compétence en dehors du domaine musical.

     


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